La CNIL a autorisé Microsoft à héberger les données de santé des Français, soulevant des questions sur la souveraineté numérique et la protection des données sensibles.
La décision controversée de la CNIL
La récente décision de la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL) d'autoriser le stockage des données de santé des Français sur des serveurs appartenant à Microsoft a suscité une vive réaction au sein de la communauté numérique française. Cette décision, qui intervient malgré les risques de communication de ces données sensibles à des puissances étrangères, soulève des questions importantes sur la capacité de la France à protéger et à gérer ses propres données de santé.
L'explication insatisfaisante de la CNIL
La CNIL justifie sa décision en expliquant qu'aucun prestataire français n'a pu présenter d'offre d'hébergement répondant aux exigences techniques et fonctionnelles nécessaires. Cependant, cette explication est loin de satisfaire les acteurs français du secteur de la santé numérique. Le constat est sans appel : la France semble incapable d'héberger ses propres données de santé, une situation que beaucoup trouvent intolérable et incompréhensible.
Un manque de capacité ou de volonté ?
Cette incapacité à élaborer une solution nationale pour l'hébergement des données de santé met en lumière une lacune significative dans la planification et la coordination des ressources nationales. Elle soulève également des questions sur la volonté politique et économique de développer une infrastructure indépendante capable de répondre à des enjeux aussi critiques que la souveraineté des données de santé.
Des aspirations d'indépendance contrariées
En juillet 2023, le Président Emmanuel Macron a mis en avant l'objectif d'indépendance nationale dans ce domaine, une ambition qui semble aujourd'hui contrariée par les faits. La décision de la CNIL apparaît en contradiction avec cette vision, révélant un fossé entre les aspirations à l'indépendance et la réalité des capacités technologiques et industrielles françaises.
L'appel à l'action des acteurs français
Face à cette situation, des voix s'élèvent pour demander la révision de cette décision. Parmi elles, celle des cofondateurs de Leviia, une entreprise française qui développe des solutions de stockage de données certifiées pour le secteur de la santé. Ils appellent à une réunion urgente entre les parties prenantes, publiques et privées, pour trouver une alternative viable qui garantirait la sécurité et la souveraineté des données de santé françaises sur le sol national.
Vers une souveraineté numérique renforcée
Cette affaire met en évidence l'importance cruciale de développer un écosystème français de stockage de données, capable de répondre aux exigences de sécurité et de souveraineté numérique. Elle rappelle également l'urgence pour la France de se doter des moyens nécessaires à la protection de ses intérêts stratégiques dans le domaine de la santé et de la technologie, en accord avec les aspirations à l'indépendance exprimées par les plus hautes instances de l'État.